Faire la paix avec son ennemi ou adversaire, de surcroit son voisin, c’est apprendre à coexister avec lui malgré les différences. C’est commencer par s’asseoir avec lui, décider de l’écouter, de faire sa connaissance, le respecter, connaître sa culture et sa manière de voire les choses, son point de vue. Essayer de construire une compréhension mutuelle des conflits qui les opposent, du roman de l’autre, de son identité, sans essayer de la gommer ni la nier.
Ce genre d’initiative de coexistence et de paix entre Israéliens et Arabes existent. Je ne parle pas des tentatives officielles entre gouvernements et responsables politiques pour éviter la guerre : des accords d’Oslo aux accords d’Abraham… Je veux plutôt parler des initiatives de citoyens et de la société civile qui appellent au dialogue. Et dieu sait, même s’il en existe beaucoup en Israël ; ils sont malheureusement inexistantes, ou presque, dans les Pays arabes. Les raisons sont multiples, à commencer par les infranchissables frontières – pas seulement géographiques – qui séparent les deux bords.
Mais à l’heure des réseaux sociaux et d’internet, ces frontières peuvent disparaître en quelques clics. En effet, personne ne pouvait s’attendre un jour à voir des citoyens lambda, Israéliens et Arabes, se parler des heures et des heures sur des espaces virtuels. C’est évidemment une révolution, mais surtout une opportunité pour entamer un processus de coexistence.
Ces nouveaux espaces sont libres et tout le monde peut y entrer. Écouter la version de l’autre. Y contribuer ou s’y opposer. Apporter la contradiction et enrichir le débat. Ils doivent se multiplier et se transposer dans la vie réelle. Ces lieux ont le mérite d’apprendre aux belligérants un autre langage que celui de la guerre.
Car oui, cette opportunité offerte aux partisans de la paix est confrontée à un discours enraciné dans les sociétés du Moyen-Orient : le refus de l’autre, la haine, la violence et les guerres. Un discours qu’il faut combattre, commencer à le déconstruire si ces partisans de la paix veulent un jour réussir à faire triompher leur visions.
En attendant, peu importe l’origine et le poids de ces discours de haine, il faut saisir cette formidable opportunité de dialoguer, même virtuellement. Il s’agit de semer les graines de paix, les multiplier sur la terre aride de la guerre. Elles finiront un jour par pousser … et peut-être un jour donner des fruits…
Oui, le temps de la paix est venu. Elle est en route…