Je m’adresse à vous, soutiens de la cause palestinienne en France et en Europe, vous qui vous réclamez de gauche, humanistes ou attachés à la liberté.
Je suis né syrien. J’ai baigné dans le soutien à la cause palestinienne. C’est ancré dans mon ADN d’Arabe, de culture musulmane et de Syrien
D’abord, de parents communistes, j’ai milité dans la jeunesse communiste syrienne, avec un idéal, plutôt un objectif, celui de la lutte contre «l’occupation israélienne et l’impérialisme américain»
En même temps, une autre partie de ma famille était dans le camp des islamistes les plus obscurantistes, ceux que mes parents communistes combattaient de toutes leurs forces, au prix de leur propre vie
Dans cette partie de ma famille, il n’était pas question d’Israël ni d’impérialisme, mais de «Juifs tueurs de prophètes». La haine de Juifs y était revendiquée sans complexe. À huit ans, un de mes oncles nous a dit «dommage que Hitler n’avait pas terminé son travail. On n’en serait pas là aujourd’hui». (De quoi me mettre la puce à l’oreille; car le communiste que j’étais ne pouvait croire aux discours religieux).
Puis enfin -comme pour ne pas arranger mon cas- si suis né entre ces deux camps antagonistes, l’islamisme et le communisme, j’ai surtout grandi au milieu d’une dictature socialiste-nationaliste qui opprimait son peuple avec un bâton-épouvantail : la cause palestinienne et Israël. Toute la nation, toute notre éducation et les perspectives d’avenir étaient basées sur le seul et unique objectif : combattre l’ennemi israélien. Le mal absolu.
C’est au milieu de cette mosaïque et contradictions syriennes que j’ai donc grandi.
Adolescent, j’étais persuadé que nous étions dans le camp du bien. C’était dans la normalité. C’était le sens de la justice.
J’étais ainsi parmi ceux qui justifiaient le terrorisme en le qualifiant de « résistance »; tout comme vous, pro palestiniens de gauche ou d’ailleurs, vous le faites aujourd’hui
C’est en arrivant en France que j’ai pu découvrir les pages ignorées et les monstruosités de l’histoire. Car à mon époque, en Syrie, il n’y avait pas internet. c’est la France, par l’éducation, qui m’a appris l’existence de l’holocauste et de la Shoah
J’ai surtout (enfin) compris que la haine d’israël qu’on m’a inculquée était d’abord et avant tout celle des juifs, déguisée par la haine d’Israël. J’ai surtout compris qu’il s’agit de la même haine
Quand on haït Israël, on haït les juifs, ceux qui vous disent le contraire vous mentent.
J’ai eu la chance de comprendre ce que c’est l’antisémitisme.
J’ai aussi compris la convergence des luttes des marchands de la cause palestinienne : islamistes comme régimes dictatoriaux au moyen-orient nous biberonnaient à la haine des juifs pour asseoir leur mainmise sur les générations entières
Islamistes et régimes nous remplissent tellement de cette haine, que nous ne voyons pas la gravité des actes terroristes : tuer des civils, israéliens, plutôt juifs, sous prétexte de défendre d’autres civils, les Palestiniens. Comme beaucoup d’entre vous hélas qui justifient le 7 octobre par la résistance
Foutaises
Aucune cause ne devrait le permettre ou le justifier.
J’ai vite compris que l’humanité dont les islamistes et leurs soutiens se réclamaient était mensongère. Fausse. Et surtout criminelle
Au cours d’un long cheminement, fait dans la dans la négation, certes, j’ai rencontré beaucoup de Juifs et d’israéliens. Les voyages que j’ai fait en Israël en tant que Syrien m’ont permis de découvrir une toute autre réalité, jusqu’alors inconnue tout au long de ma jeunesse syrienne
On nous a tous conditionné pour accepter les mensonges et nous les imposer comme de pures vérités historiques. Or, j’ai pu découvrir finalement que les vrais colons ne sont pas ceux que je croyais. J’ai surtout dû admettre le droit du peuple juif à l’autodétermination, sur sa terre historique.
Alors oui, j’ai pris la décision de prendre partie de ceux que j’ai toujours considéré comme mes pires ennemis. Être de leur côté. Accepter leur version de l’histoire. C’est ma décision. Je l’assume.
Rassurez-vous, je n’ai pas subi un lavage de cerveau. Je ne suis pas payé par l’entité sioniste. Je suis un simple citoyen, franco syrien désormais, qui a décidé d’en finir avec les mensonges qu’on lui a imposé.
Je suis un citoyen qui a décidé d’aller à l’encontre de ses propres aprioris. D’apprendre jour après jour a connaître l’ennemi qu’on lui a désigné.
Je vous invite, vous les pro palestiniens, de faire ce même effort, comme moi, contre vos aprioris, préjugés et idées préconçues… je vous demande de délaisser la haine et de rejeter la vision des marchands de la cause qui nous empoisonnent tous depuis plus de soixante quinze ans.
Si vous voulez vraiment soutenir les palestiniens, sachez alors que vos premiers ennemis sont ces marchands de la cause, ici en occident ou dans le monde arabe, et non pas les israéliens qui ne demandent qu’à vivre en paix au milieu de leurs voisins.
La justice pour les palestiniens ne peut pas être obtenue par la violence et le terrorisme. Ça fait des décennies que tous les marchands de la cause essaient. Ils n’ont obtenu que des malheurs pour leurs peuples. Pas pour eux, leurs comptes sont bien garnis, croyez-moi.
Je suis comme vous, au fond, pour la paix et la coexistence entre palestiniens et israéliens.
Mais cette cette voix de la paix et la reconnaissance des droits des palestiniens ne peuvent absolument pas passer par les Hamas, les Iraniens ou les Hezbollah ou les autres islamistes. Tout simplement parce qu’ils n’ont aucun intérêt à la paix. Ils vivent sur la haine et la guerre.
À vous pro palestiniens de France ou d’Europe, je vous demande de nous écouter , nous qui avons vécu au cœur de la haine et qui avons décidé enfin de nous en sortir.
Magnifique texte merci
Comment le diffuser le plus largement possible ?
Merci encore pour votre engagement.
Très touchée par vos mots. Merci