Dans la Syrie des années 80, c’était une certaine gauche syrienne laïque et progressiste, pourtant marginalisée au sein de la dictature d’Assad, qui tirait la sonnette d’alarme. Elle voyait « des Frères musulmans partout » : dans les universités, les associations, les syndicats, et même au cœur de la fonction publique.
Le phénomène gangrenait progressivement l’espace public syrien. La dictature d’Assad, pour sa part, jouait un rôle ambigu en laissant prospérer un islam radical, en utilisant cette menace pour consolider son pouvoir tout en l’instrumentalisant à son avantage.
Les progressistes et féministes syriens, souvent accusés d’être « obsédés » par l’islamisme, étaient raillés pour en faire un « fonds de commerce » politique.
Mais les événements ont montré que cette obsession n’était pas dénuée de fondement : un jour, même la dictature a fini par perdre le contrôle de ce monstre qu’elle avait laissé croître. On voit le résultat.
Aujourd’hui, en France et en Europe, nous assistons à un phénomène similaire. Contrairement à ma Syrie natale, c’est la gauche, devenue l’idiote utile des islamistes, qui ferme les yeux face à l’infiltration progressive de l’islam politique au sein de nos sociétés.
Ils s’immiscent dans les institutions publiques, les associations communautaires et même certains partis politiques. Pourtant, chaque fois que l’on ose pointer du doigt ces dangers, la réponse est la même : « Vous êtes obsédés par l’islam. »
C’est ce même argument qui est aujourd’hui utilisé contre Florence Bergeaud-Blacker, chercheuse courageuse qui, en mettant en lumière les liens entre les Frères musulmans et l’islam politique, dérange.
Elle est attaquée non pas parce qu’elle ment ou exagère, mais parce qu’elle dévoile des vérités dérangeantes sur l’influence grandissante de cette idéologie au cœur même de nos démocraties.
Ceux qui l’attaquent, souvent issus de la gauche radicale ou des cercles intellectuels complaisants, préfèrent détourner l’attention en l’accusant d’islamophobie, plutôt que de reconnaître la réalité inquiétante de cette infiltration.
Florence Bergeaud-Blacker nous met en garde contre un danger que beaucoup préfèrent ignorer.
Ce n’est pas être « obsédé » que de voir une menace là où elle se trouve. Comme la gauche syrienne des années 80, elle anticipe un danger avant qu’il ne soit trop tard.
Et, malheureusement, ce sont souvent ceux qui crient au loup que l’on ignore jusqu’au moment où le loup est déjà à l’intérieur.