Dans mon adolescence en Syrie, je participais à des manifestations anti-israéliennes où la foule, moi y compris, scandait “mort aux Juifs”. J’ignorais alors qu’un de mes camarades de classe, assis sur le même banc que moi, était juif. Nous pensions tous qu’il était chrétien. Ce n’est qu’au moment du baccalauréat que je l’ai découvert.
Malgré ses excellentes notes, il ne pouvait pas faire les études, ni exercer les mêmes métiers, ni même prétendre aux bourses qui m’étaient ouvertes pour poursuivre mes études en France.
Il était prisonnier dans un pays où l’on appelait à sa mort, matin, midi et soir.
Être juif en Syrie, c’était incarner le pire, une représentation du mal que le régime, ainsi que le système social, religieux, médiatique et éducatif, cherchaient à nous inculquer : nous endoctriner dans la haine des Juifs.
Aujourd’hui, je vois se reproduire ces mêmes manifestations de haine en plein cœur de l’Europe.
Des personnes, y compris des Européens sans lien avec la culture arabo-musulmane, se réjouissent du lynchage des Juifs, voire y participent.
Des militants, sympathisants, responsables et députés de la France Insoumise justifient des actes de violence se déroulant contre des Juifs à des milliers de kilomètres de Gaza.
Ils partagent, au fond, la même haine des Juifs que celle que j’ai connue dans mon pays natal.
Ils reprennent les mêmes slogans antisémites, tiennent les mêmes promesses meurtrières et sont capables de la même violence.
Si j’étais arrivé en France en 2024, ces personnes m’auraient enfermé dans ma haine plutôt que de m’aider à la surmonter et à la combattre.
Leur antisémitisme est viscéral. Ce ne sont pas les Palestiniens qui les préoccupent réellement : seule la haine des Juifs les anime.
Pendant des années après mon départ de Syrie, le souvenir de mon camarade juif me hantait. Je n’arrivais pas à me débarrasser de cette image, celle d’un Juif vivant un cauchemar quotidien en Syrie.
C’est cette injustice qui m’a poussé à évoluer et à entreprendre un long cheminement personnel pour devenir ce que je suis aujourd’hui : fervent soutien d’Israël. C’est cette même injustice qu’il avait subie qui m’a inspiré mon premier roman, Grandir ailleurs.
Imaginez un instant ce que vivent aujourd’hui les Juifs dans le monde, lorsque des hordes d’apprentis terroristes, que nous avons accueillis et protégés en occident, s’attaquent à eux simplement parce qu’ils sont Juifs.
Ceux qui justifient, attisent et applaudissent cette violence au nom de la cause palestinienne ne sont pas seulement des idiots utiles : ils sont les complices des terroristes et des islamistes qui veulent notre perte à tous.
Écoutez-nous : après les Juifs, ce sera vous.