Hier soir, lors d’un Space sur X, j’ai été confronté à une allusion qui m’a profondément interpellé et qui voulait dire en gros : « Quand on a été antisémite, on le reste à vie. » Sur le moment, je n’ai pas réagi, mais avec du recul, j’aurais dû contester cette thèse.
Non seulement je suis en désaccord avec cette idée, mais je suis aussi la preuve vivante que l’on peut dépasser l’antisémitisme. Mon propre parcours démontre que la haine n’est pas une fatalité.
Si Twitter avait existé à mon arrivée en France, vous auriez probablement pu voir en moi un compte farouchement antisémite et anti-israélien. J’étais, à l’époque, profondément imbibé par la haine des Juifs, une haine que j’avais absorbée depuis mon plus jeune âge, en raison de l’environnement et de l’éducation où j’ai grandi. Cette hostilité envers Israël et les Juifs était ancrée en moi de manière presque instinctive, sans que je ne la remette en question.
Cependant, ce n’est qu’au terme d’un long processus de réflexion et d’apprentissage que j’ai radicalement changé ma visions. Aujourd’hui, je suis un fervent défenseur d’Israël en tant que Syrien et un combattant contre l’antisémitisme, particulièrement celui qui sévit dans ma culture de naissance.
Cette transformation n’a pas été instantanée. Elle s’est construite au fil des années, grâce à des rencontres humaines significatives, des discussions sincères, des lectures éclairantes, et surtout, en ouvrant mon esprit et surtout mon cœur.
Le chemin vers ce changement a été semé de doutes et de remises en question. Mais c’est en écoutant les autres, en cherchant à comprendre au lieu de juger, que j’ai appris à voir la complexité du conflit israélo-palestinien, ainsi que les nuances humaines qui sont souvent effacées par la propagande des marchands de la cause palestinienne.
Cette prise de conscience a été cruciale dans mon rejet définitif de l’antisémitisme.
Je suis convaincu que nous ne devons pas nous résigner face à la haine. Au contraire, il est essentiel de continuer à se battre pour aider d’autres à revoir leurs préjugés. C’est le sens de mon combat. Il faut encourager ceux qui sont rongés par l’antisémitisme à faire un travail sur eux-mêmes, à examiner leur conscience, à remettre en question les discours qui les ont influencés, et à comprendre les conséquences tragiques de la haine qu’ils nourrissent.
L’antisémitisme ne menace pas seulement les Juifs, il cause des dommages collatéraux dans notre société tout entière. Il menace ceux qui le pratiquent aussi. Il divise, il alimente la violence, il nourrit l’ignorance.
C’est pourquoi il est crucial de lutter contre cette idéologie, d’éduquer et de sensibiliser pour montrer qu’il est possible de changer.
Oui, il est possible de surmonter un antisémitisme profondément enraciné. Oui, on peut résister à cette haine, la dépasser et même la combattre.
On peut devenir un porte-parole de la tolérance et de la paix.
Il suffit de le vouloir et d’avoir la volonté d’ouvrir son cœur et son esprit.
Humblement, mon parcours et celui de bien d’autres en sont la preuve vivante.
En définitive, nous avons tous le potentiel de changer, de grandir et d’apprendre. Sinon à quoi bon ?
La haine n’est pas une fatalité, et il est de notre responsabilité, en tant qu’individus et en tant que société, de continuer à lutter pour un monde plus juste et plus tolérant.