Monsieur le Président, votre naïveté n’est plus crédible. Votre opportunisme, lui, crève les yeux.
Vous organisez ces jours-ci à Paris une conférence pour la paix… sans Israël. Et comme par hasard, Mahmoud Abbas vous adresse une lettre pleine de promesses creuses, que vous relayez avec ferveur sur les réseaux sociaux. Mise en scène prévisible, communication rodée, illusion diplomatique soigneusement emballée. Vous en êtes le maître d’orchestre — du bruit, de l’esbroufe, du storytelling. Mais certainement pas de la paix.
Car enfin, qui est ce Mahmoud Abbas que vous érigez en homme de courage et de clarté ?
C’est le président de l’Autorité palestinienne depuis vingt ans sans la moindre élection, à la tête d’un régime corrompu, autoritaire et discrédité, y compris par sa propre population. C’est aussi celui qui justifiait encore récemment les massacres du 7 octobre, en parlant du « droit du peuple palestinien à se défendre », alors que des familles israéliennes étaient décimées.
C’est ce même Abbas qui :
- finance les terroristes incarcérés pour meurtres via la politique de “pay for slay” ;
- soutient l’UNRWA, qui enseigne aux enfants la haine d’Israël ;
- diffusait en 2023 un discours négationniste, expliquant qu’Hitler « ne détestait pas les Juifs à cause de leur religion, mais à cause de leur rôle social » ;
- et qui rejette systématiquement toute proposition de paix, même celles venues des États-Unis, des Émirats ou d’Israël.
Et vous osez écrire, la main sur le cœur, qu’il trace un « chemin d’horizon de paix » ? Soyons sérieux.
Ce n’est pas la paix qu’Abbas prépare. C’est l’entretien du double langage, l’instrumentalisation internationale, et la perpétuation d’un récit victimaire devenu toxique.
Mais il y a pire, Monsieur le Président.
Quand vous avez reçu Joulani, ex-Al-Qaïda, à Paris, la première chose que vous avez faite fut de désigner Israël comme responsable des tensions régionales, devant un chef djihadiste. Et vous recommencez aujourd’hui, en laissant entendre que l’obstacle à la paix, c’est encore Israël.
Regardez la réalité en face, si vous en êtes capable :
- La majorité des Palestiniens réclament la Palestine “du fleuve à la mer” – c’est-à-dire sans Israël.
- Les cartes affichées dans les bureaux de l’Autorité palestinienne effacent Israël.
- La rue palestinienne glorifie le martyre, acclame les pogroms, et justifie les attaques contre les civils.
Et pourtant, vous choisissez de faire porter à Israël le poids de l’échec de la paix, tout en brandissant la lettre d’un faussaire politique comme une preuve de bonne volonté. Vous n’êtes pas un médiateur. Vous êtes un amplificateur d’imposture.
Ce n’est pas de la naïveté, Monsieur le Président. C’est un choix. Un alignement politique. Un renvoi d’ascenseur, peut-être, à un vieil ami qatari.
Sachez-le : il n’y aura pas d’État palestinien dans les conditions que vous brandissez comme un slogan. Parce que les Palestiniens ne sont pas prêts, parce qu’Abbas n’a plus aucune légitimité, et surtout, parce que ni Israël, ni les États-Unis ne cautionneront cette mascarade.
La paix ne naîtra pas de lettres creuses signées par des dirigeants discrédités. Elle exigera du courage, de la lucidité… et une colonne vertébrale. Ce dont, hélas, vous semblez cruellement dépourvu.
Pauvre de nous de vous avoir encore président.
Pauvres des Palestiniens, d’être utilisés comme prétexte à vos illusions.