Je suis un citoyen français d’origine syrienne, et voici ma troisième visite en Israël.
Si aujourd’hui je m’adresse à vous, mes frères et sœurs de Syrie et du monde arabe, c’est parce que j’ai vu de mes propres yeux la distance abyssale entre la réalité et les discours de haine dans lesquels nous avons été bercés.
Pendant des décennies, on nous a répété qu’Israël était un ennemi, que les Juifs n’étaient que des envahisseurs sans racines ni légitimité, étrangers à cette terre qu’ils auraient arrachée par la force.
Mais avec le temps, et à force de rencontres, de lectures et de voyages, j’ai découvert une vérité radicalement différente — une vérité qu’on nous a délibérément cachée.
Non, cette terre n’est pas étrangère aux Juifs.
Elle est l’épine dorsale de leur histoire, le théâtre de leurs prières et de leurs souffrances, le berceau de leur culture et de leur foi.
De Jérusalem à Hébron, de Tibériade à Safed, chaque pierre raconte une histoire juive.
Les Juifs ne sont pas des intrus tombés du ciel ou de quelque Europe lointaine.
Ils sont un peuple du Levant, enraciné dans cette terre depuis la nuit des temps, tout comme nous sommes enracinés dans les nôtres.
Israël n’est pas notre ennemi, et les Juifs ne sont pas nos adversaires naturels.
Ils aspirent à la vie, à la paix, à la sécurité pour leurs enfants — exactement comme nous.
Et il n’y aura jamais de paix possible si nous n’avons pas, nous, le courage de reconnaître cette vérité, d’admettre leur droit à vivre sur leur terre ancestrale, en tant que peuple, et non comme une anomalie de l’histoire.
Aujourd’hui, depuis Israël, je vous le dis avec franchise et sans détour :
Il est temps de briser le cercle de la haine aveugle.
Il est temps de rejeter le terrorisme qui n’a apporté que ruines et larmes à nos peuples.
Il est temps de refuser les discours qui nous condamnent à voir l’autre comme une menace, plutôt que comme un voisin avec qui construire.
Le terrorisme ne libère rien, il n’offre aucune justice, il n’ouvre aucun horizon.
Il nous dévore de l’intérieur, avant même d’atteindre ceux que nous croyons combattre.
La seule voie possible passe par la reconnaissance mutuelle, par le dialogue sincère, et par la capacité à voir, dans l’autre, un être humain digne de vivre.
La paix commence par la reconnaissance pleine et entière du droit du peuple juif à vivre sur sa terre historique.
Il ne peut y avoir de paix sans cette reconnaissance, car la paix ne se bâtit jamais sur le déni de l’autre.
Reconnaître ce droit n’est ni une concession, ni une humiliation, ni une trahison.
C’est un acte de courage et de lucidité, la première pierre d’un avenir commun, fondé sur la justice et la dignité pour tous.
En tant que citoyen d’origine syrienne, je tends la main à chaque homme libre, à chaque Syrien, Palestinien, Libanais, et à tous les peuples de notre région.
Brisons ensemble la spirale du sang.
Apprenons à reconnaître les droits de l’autre, comme nous exigeons la reconnaissance des nôtres.
Construisons ensemble un avenir pour nos enfants, fait de dialogue, de respect mutuel, plutôt que de haine et de slogans vides.
Le peuple israélien est un peuple qui aime la vie, qui ne cherche qu’à vivre en paix avec ses voisins.
Il ne rêve ni de guerre ni de conquêtes, mais d’un jour où il pourra, enfin, vivre en sécurité aux côtés de tous les peuples de la région.
La paix n’est pas une trahison.
Reconnaître les droits historiques des Juifs sur cette terre n’est pas une reddition, c’est la condition première à toute paix véritable.
Il n’y aura ni justice ni réconciliation sans cette reconnaissance, ni respect durable sans cette vérité partagée.
Depuis Tel Aviv, je vous le dis avec sincérité :
Israël est une réalité.
Les Juifs sont les enfants légitimes de cette terre.
Et la haine, elle, ne construira jamais rien.