Par Faraj Alexandre Rifai, auteur franco-syrien de Un Syrien en Israël
Un écran de fumée diplomatique
Qui pourrait s’opposer à une conférence pour la paix ? Personne. Mais il faut avoir le courage de regarder les choses en face : la conférence de Paris, organisée par la France n’a été ni un pas vers la paix, ni un forum sincère de dialogue. Elle a ressemblé à une opération de communication savamment orchestrée, un écran de fumée diplomatique destiné à occuper l’espace médiatique tout en détournant l’attention des réalités du terrain.
Et comme si ce simulacre ne suffisait pas, la conférence internationale de New York, censée lui faire suite le 17 juin, vient d’être reportée. Un report révélateur de la fragilité d’un processus sans assise réelle ni stratégie cohérente.
Une paix sans Israël : l’exclusion comme méthode
La réunion de Paris se voulait un dialogue entre la société civile israélienne et palestinienne. Mais qui a été invité ? Des ONG alignées, des activistes bien en cour, des universitaires favorables à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien – parfois même défenseurs d’un fantasme binational.
Et qui a été exclu ? Le gouvernement israélien, les ONG plus prudentes, les voix critiques, les réalistes. On parle de dialogue inclusif… en excluant ceux qui pensent autrement. On parle d’un État palestinien avec ceux qui le réclament déjà, sans débat réel, sans contradiction.
Avouons-le : ce n’est pas chercher la paix. C’est chercher à imposer une vision politique, en contournant les électeurs israéliens et en effaçant les otages du récit. La France prétend organiser une conférence pour la paix… sans Israël, sans les États-Unis, mais avec la bénédiction et la célébration de Mahmoud Abbas et quelques ONG hors sol.
La mise en scène Abbas : naïveté ou cynisme ?
C’est l’un des moments les plus révélateurs de cette opération de façade : la mise en scène d’Emmanuel Macron brandissant la lettre de Mahmoud Abbas, censée contenir une déclaration d’engagement pour la paix.
Mahmoud Abbas ? Celui qui n’a plus été élu depuis près de vingt ans, dont la légitimité est inexistante sur le terrain, y compris chez les Palestiniens eux-mêmes. Sans parler de ses sorties pour le moins antisémites, et de fierté qu’ils éprouve du pogrom du 7 octobre
Mais peu importe : cette séquence soigneusement scénarisée visait à produire un effet politique clair. Montrer qu’un « partenaire » palestinien existe — fût-il fantomatique — et faire passer le message implicite que le véritable obstacle à la paix, c’est Israël. Ce n’est plus de la diplomatie : c’est de la mise en accusation.
Une diplomatie hors du temps, pendant une guerre historique
Ce qui rend cette conférence encore plus absurde, c’est son décalage total avec le moment historique que nous vivons. Alors qu’Israël mène une opération majeure contre le programme nucléaire iranien, et que les Gardiens de la révolution ciblent ouvertement les civils à Tel Aviv, la diplomatie française continue… de relancer le processus de paix israélo-palestinien, comme si rien ne se passait.
Rappelons une évidence que cette conférence a soigneusement contournée : le 7 octobre n’a pas été conçu à Gaza, mais à Téhéran. C’est l’Iran qui a armé, financé et encouragé l’attaque du Hamas. Parler de paix sans évoquer cela, c’est réécrire l’histoire.
Macron ne réinvente pas la paix
Emmanuel Macron affirme que reconnaître un État palestinien est un « devoir politique et moral ». Très bien. Mais il parle comme s’il venait d’inventer la Lune.
Des dizaines de dirigeants avant lui ont soutenu cette idée. Ce n’est ni nouveau, ni original. Ce qui manque, ce n’est pas la « perspective » d’un État palestinien. Le vrai problème, c’est de savoir s’ils sont prêts.
Et aujourd’hui, ils ne le sont pas. Pas tant que :
- le Hamas est toujours debout, armé, enraciné dans Gaza,
- la violence est glorifiée dans les écoles et les médias palestiniens,
- le refus de l’existence d’Israël est la norme, y compris chez ceux qu’on appelle « modérés »,
- des enfants apprennent à haïr avant de savoir lire.
La farce de ce président est de dire « un état palestinien à condition que cet état reconnaisse le droit d’Israël à exister ».
Connait il vraiment l’état de la haine dans la rue palestinienne. l’éternel slogan dans chaque maison, c’est du fleuve à la mer, la Palestine arabe sera libérée.
Et c’est par là qu’il faut commencer avant de parler d’un état palestinien qui ne ferait que perdurer cette haine
Des propositions concrètes pour un avenir viable
Si la France et la communauté internationale veulent vraiment aider les Palestiniens, qu’elles commencent par :
- Soutenir la neutralisation du Hamas, véritable obstacle à la coexistence.
- Mettre en place une administration internationale provisoire à Gaza (sur le modèle du Kosovo), avec la participation d’acteurs arabes, palestiniens pragmatiques et israéliens.
- Assurer la reconstruction de Gaza en contrôlant strictement l’usage des fonds pour éviter leur détournement par les réseaux corrompus ou terroristes.
- Lancer un chantier éducatif : éradiquer la culture de haine, introduire des programmes de tolérance, préparer les Palestiniens à gouverner un État quand ils y seront réellement prêts.
Une vitrine diplomatique déconnectée du terrain
Quant à l’Arabie saoudite, co-organisatrice, elle avance masquée. Elle veut montrer sa bonne volonté pour la paix, tout en ménageant sa rue. Mais elle sait que rien ne se fera sans les États-Unis, ni sans une transformation profonde du narratif palestinien.
En réalité, cette conférence de Paris est une vitrine diplomatique pour l’Élysée. Elle a donné l’illusion d’un volontarisme présidentiel, mais n’a rien apporté de concret. La paix ne se décrète pas dans les salons parisiens. Elle se construit, péniblement, sur le terrain, entre Jérusalem et Gaza, avec ceux qui ont le courage d’affronter la réalité.
Une paix à tout prix… ou une paix avec conditions ?
Oui, la paix est un objectif légitime. Mais pas à n’importe quel prix.
Pas au prix d’un État fantoche gouverné par des corrompus ou des islamistes.
Pas au prix d’une conférence vide, qui nourrit les illusions et renforce les ennemis de la coexistence.
La conférence de Paris n’a pas été un pas vers la paix.
Elle a été un pas de plus vers le déni du réel.