Mon départ en Israël approche à grands pas. Je peine à y croire encore mais je ne me vois pas faire demi-tour, et ce malgré toutes les insultes et les menaces que je risque de recevoir.
En effet, ma matinée a commencé sous des mauvais auspices. Non pas en tombant sur un beau Tweet (Twitter) d’un Saoudien qui publiait la photo de son arrivée à Tel-Aviv, accueilli par deux jeunes israéliens. L’annonce est pour moi porteuse d’espoir, de voir ces citoyens arabes braver l’interdit. La démarche est inédite. Même si c’est encore rares, je tombe de plus en plus sur des témoignages de Saoudiens ou Émiratis qui racontent publiquement leurs périples israéliens, sans craintes, librement, voire fièrement. Ma démarche s’inscrit dans la même ligne, aller à la rencontre des Israéliens. Joyeusement.
Ce même tweet a aussi, je le reconnais, été une source de découragement ; en raison de ces flots de commentaires infamants, insultants et accusateurs à l’encontre du voyageur saoudien. Le traiter de traître ce n’est pas une nouveauté, comme c’est toujours le cas pour toute personne œuvrant pour le dialogue avec les Israéliens. Ce sont les menaces directes et sans filtre, promettant d’attenter à son intégrité physique ainsi que celle de sa famille et ses enfants… Jusqu’à évoquer le triste sort d’Anouar el-Sadate, le président égyptien qui avait fait la paix avec « l’ennemi ».
Il y a donc de quoi se décourager. Mais de quoi s’entêter aussi. Toutes ces oppositions, aussi violentes soient-elles, ne me retiendront pas. Je ne veux pas les détailler et les aborder non plus, ce serait un autre débat. Pour moi, rien ne peux légitimer la violence et l’insulte. Au contraire. Elles desservent toutes les causes qu’elles prétendent défendre. A bons entendeurs !