La décision française de ne pas renouveler les visas des agents de sécurité d’El Al à Paris est plus qu’une vexation diplomatique : c’est une prise de risque inconsidérée, qui affaiblit notre propre sécurité et trahit une méconnaissance profonde de ce que l’État d’Israël apporte à la lutte contre le terrorisme.
Une décision française aux conséquences lourdes
La France vient de franchir une nouvelle étape dans la série de brimades infligées à Israël : refuser de renouveler les visas des agents de sécurité de la compagnie El Al à Paris.
El Al, un modèle mondial de sécurité aérienne
Une décision d’apparence administrative, mais dont la portée est lourde : elle prive les passagers, français, israéliens ou simples voyageurs en transit, d’un dispositif de protection reconnu comme l’un des plus efficaces au monde.
Quand la France oublie l’apport d’Israël contre le terrorisme
Depuis des décennies, la France comme l’Europe bénéficient du renseignement israélien, inégalé dans la lutte contre le terrorisme, les cybermenaces et la compréhension du Moyen-Orient. Supprimer ce filtre sécuritaire, c’est ouvrir une brèche dans laquelle des individus mal intentionnés pourraient s’engouffrer. Et croyez-moi, ils ne s’en priveront pas.
Mon premier face-à-face avec la sécurité d’El Al
Je ne peux m’empêcher de repenser à un moment précis mon premier voyage en Israël.
C’était ma première rencontre avec les agents de sécurité d’El Al, à l’aéroport Charles de Gaule.
En regardant mon passeport français, ils ont rapidement vu que j’étais né en Syrie. Je venais donc de Syrie, l’« ennemi désigné », et chaque question, chaque regard, chaque silence était une épreuve. Pendant deux heures, j’ai été scruté, questionné, sondé, testé. Mon histoire, mes origines, mes intentions… rien n’a échappé à leur vigilance. Je les voyais mesurer le risque que je pouvais représenter, évaluer si j’étais là pour visiter ou pour nuire.
Jusqu’à cette poignée de main, très chaleureuse même, après un ultime échange :
– « You are welcome to Israel. »
Ce professionnalisme ne m’avait nullement dérangé. Au contraire, j’ai compris la nécessité de cette fermeté pour assurer la sécurité des voyageurs. Je me suis senti même en sécurité. Car, imaginez quelqu’un de mal intentionné monter dans ces avions, connaissant la haine qui couve dans les esprits de certains, le pire serait possible.
Cette rigueur mêlée de courtoisie, ce sont ces mêmes hommes et ces mêmes femmes que la France choisit aujourd’hui d’écarter. Des professionnels capables de détecter en quelques minutes ce que nos services laissent parfois passer pendant des années.
Affaiblir El Al, c’est affaiblir la France
Ne nous y trompons pas : affaiblir la sécurité d’El Al à Paris, ce n’est pas seulement pénaliser Israël. C’est fragiliser nos aéroports, exposer nos concitoyens, et envoyer un message politique désastreux, celui d’un pays qui, pour flatter une posture diplomatique anti-israélienne, sacrifie la protection la plus élémentaire de ses voyageurs.
Sacrifier la sécurité pour une posture diplomatique
En renonçant à ce partenariat sécuritaire, la France tourne le dos à une alliance informelle mais vitale. Et à la différence d’un vol qu’on peut rater, les occasions de prévenir un attentat ne se présentent qu’une fois.
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Faraj Alexandre Rifai, essayiste franco-syrien, diplômé de l’ESSEC, auteur de Un Syrien en Israël (2025) et fondateur d’Ashteret, une plateforme indépendante dédiée au dialogue et à la coexistence au Moyen-Orient.
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