On ne construit pas la paix sur des slogans falsifiés ni sur une cause confisquée. On ne construit pas la paix pour les Palestiniens en attisant leur haine et en empoisonnant des générations entières par cette haine, comme le font aujourd’hui l’extrême gauche occidentale, certains responsables occidentaux et les islamistes, engagés dans une même entreprise de radicalisation qui dessert toute perspective de paix réelle.
La « cause palestinienne », telle qu’elle est brandie depuis des décennies, et désormais recyclée par des marchands de haine, n’a pas été un chemin vers la justice ou la coexistence. Elle est devenue un outil de blocage, saturé de mensonges, instrumentalisé par l’islamisme politique et détourné par le terrorisme. Elle n’a pas libéré les peuples du Moyen-Orient ; elle les a figés dans une posture victimaire permanente, stérile et destructrice.
Le piège de l’attentisme éternel
Attendre que ce dossier, volontairement maintenu à l’état de conflit permanent, se résolve avant d’oser parler à Israël revient à choisir l’immobilisme éternel. C’est refuser toute responsabilité politique au nom d’un mythe sacralisé. C’est aussi prendre le problème à l’envers, comme le font aujourd’hui certains dirigeants occidentaux, plus soucieux de se faire applaudir par les ennemis de la paix que de contribuer réellement à la stabilité de la région.
L’histoire récente l’a pourtant démontré : lorsque certains États arabes ont cessé de faire de la question palestinienne un préalable absolu, lorsqu’ils ont refusé de conditionner toute normalisation à une paix devenue impossible dans le cadre actuel, ils ont ouvert des perspectives concrètes — pour eux-mêmes, pour la région, et paradoxalement aussi pour les Palestiniens.
La paix ne se proclame pas, elle se construit
La paix ne se décrète pas dans des conférences déconnectées, ni dans des déclarations incantatoires rédigées par des arabisants de salon animés d’une hostilité obsessionnelle envers Israël. Elle ne se construit pas non plus dans les sourires complaisants échangés avec des islamistes qui prospèrent sur la perpétuation du conflit.
La paix se construit bilatéralement, par la reconnaissance mutuelle, sur des intérêts clairs, assumés, nationaux. Ceux qui ont franchi ce pas n’ont pas renoncé à l’idée d’une solution entre Israéliens et Palestiniens ; ils ont simplement refusé d’en être les otages. Ils ont compris qu’on ne défend pas une population en laissant prospérer ceux qui parlent en son nom tout en l’entraînant vers l’abîme de la haine et de l’autodestruction.
On ne construit pas la paix en se faisant applaudir par les ennemis de la paix. On la construit avec le courage de ceux qui osent rompre avec les dogmes.
Un appel au monde arabe — et à la Syrie
Il est temps que le monde arabe, et la Syrie en particulier, cesse de vivre par procuration idéologique. Il est temps de ne plus écouter ceux qui flattent les ressentiments, qui caressent les peuples dans le sens de la colère, qui assignent des sociétés entières à la haine au nom d’une cause prétendument sacrée.
N’écoutez pas ceux qui recherchent vos applaudissements : ils veulent votre malheur, pas votre paix. Aucun pays ne se reconstruit en se définissant uniquement par un conflit qui n’est pas le sien. La priorité doit être la souveraineté, la stabilité, la reconstruction, la dignité des peuples — et non la perpétuation d’une rhétorique de guerre et de haine qui n’a produit que des ruines, des drames humains et des désastres moraux.
Choisir la vie contre la haine
Faire la paix avec Israël ne signifie trahir qui que ce soit. Cela signifie choisir la vie contre la haine, l’avenir contre l’endoctrinement, la responsabilité contre l’illusion. Tant que la région restera prisonnière d’une cause vidée de vérité et nourrie par l’extrémisme, elle avancera en cercle, condamnée à répéter ses échecs.
S’en libérer n’est pas un renoncement. C’est la condition pour enfin avancer.
