De Gaza à Damas, celui qu’on moquait hier impose aujourd’hui sa marque sur les crises que les autres ont échoué à résoudre.
On l’a moqué, caricaturé, méprisé.
Ses tweets faisaient rire, ses outrances indigna ient, ses formules brutales servaient de repoussoir commode à l’élite bien-pensante. Donald Trump, disait-on, n’était qu’un marchand de slogans, incapable de diplomatie.
Et pourtant.
Pour Gaza, là où tous les Occidentaux ont échoué, lui a réussi en deux semaines.
Le retour des otages, que ni l’ONU, ni l’Europe, ni les interminables sommets diplomatiques n’ont su obtenir, s’est produit après qu’il a menacé directement le Hamas.
On avait ricané.
On n’y croyait pas.
Mais la fermeté, la clarté et la simplicité de son langage ont, cette fois encore, produit des résultats tangibles.
Et que voit-on depuis ?
Le ballet des dirigeants mondiaux, tous pressés d’apparaître à ses côtés, y compris Emmanuel Macron, qui quelques mois plus tôt expliquait doctement que Trump « n’avait pas de plan ».
Pour l’Ukraine, que retient-on des interventions de Joe Biden ?
Des discours sans souffle, des promesses sans stratégie, une diplomatie réduite à la gestion bureaucratique d’un conflit qui s’enlise.
Trump, lui, parlait d’abord de paix.
Là aussi, on l’a moqué et critiqué.
L’Europe pacifiste voulait la guerre, là où le cow-boy américain colérique parlait de paix.
Avouez, c’est loquace ?
La messe n’est pas dite, mais il ne serait pas surprenant que la crise trouve un jour son épilogue grâce à cette simplicité brutale que tant de diplomates ont méprisée et que les autocrates, eux, comprennent parfaitement.
Et pour l’Iran ?
Trump a choisi la confrontation quand d’autres négociaient la complaisance.
Il a frappé les Gardiens de la révolution, étouffé les circuits financiers — pendant que Biden leur avait versé 6 milliards de dollars, bravo champion — et désigné les mollahs comme source des maux au Moyen-Orient.
Pour ajouter un souffle de paix presque surréaliste quand il disait voir l’Iran entrer dans les accords d’Abraham.
On aimerait bien que ce fantasque se réalise pourtant.
Et pour la Syrie, la comparaison est cruelle.
Pendant que les chancelleries européennes recevaient et finançaient Joulani, signant des chèques en blanc après un massacre d’Alaouites, et que Macron rêvait d’être le premier à prendre l’ex-Al-Qaïda dans ses bras, Trump, lui, a attendu.
Il avait envoyé ses émissaires avant de payer.
Il refusait de lever les sanctions contre la Syrie.
Puis il a rencontré Joulani, mais après tout le monde — en Arabie saoudite, pas aux États-Unis.
Son message était limpide :
« Tu veux de l’argent pour reconstruire la Syrie ? Très bien. Tu nous livres les terroristes, et surtout tu engages des discussions avec Israël, voire tu entres dans les accords d’Abraham. »
Quelques semaines plus tôt, Macron attisait la haine du Syrien à l’égard d’Israël depuis l’Élysée.
Voyez la différence.
Résultat : le lendemain de la rencontre Trump–Joulani à Riyad, les portraits du président américain emplissaient les rues de Damas.
Du jamais vu.
Résultat : la France a perdu toute influence dans une Syrie désormais redessinée sans elle — pendant que Trump, honni, imposait sa marque jusque dans les calculs des Russes et des Turcs.
L’histoire retiendra peut-être que Trump, avec toutes ses outrances, a souvent dit ce que les autres pensaient tout bas.
Il n’a pas toujours eu raison, mais il a eu l’audace de ne pas se tromper d’ennemi.
Pendant que les autres s’indignent dans les salons, lui déplace les lignes.
Et ce sont les rieurs d’hier qui, aujourd’hui, font la queue pour la photo.
Et c’est peut-être ce qui distingue les bouffons des visionnaires : les premiers font rire, les seconds finissent par donner tort à ceux qui riaient.